Shanda Tonme et Denis Émilien Atangana respectivement Présidents du MPDR et du FDC

Cameroun : le MPDR et le FDC dans une optique de communion pour le dialogue

Le Président du MPDR, le Pr. Shanda Tonme qu’entouraient quelques-uns de ses proches collaborateurs, a reçu le  20 Novembre 2020, le président du Front des démocrates camerounais (FDC), Monsieur Denis Emilien Atangana, qu’accompagnaient des collaborateurs de haut niveau. La rencontre des deux formations politiques, se situent dans le cadre des contacts fraternels et patriotiques initiés par le MPDR, en direction de toutes les formations politiques du pays, en vue de promouvoir le dialogue et la réconciliation, et surtout de rallier le maximum des acteurs de la scène nationale, à l’idée de la paix, au principe de l’apaisement et de la mutualisation des efforts dans ce sens.

Le MPDR a apprécié l’ouverture, la disponibilité et l’engagement franc et sincère, du FDC pour mettre en œuvre des stratégies appropriées tendant à réconcilier les fils et filles de notre pays, et à bannir les discours de la haine, de la peur, des rumeurs, des invectives et du mensonge. Le MPDR a félicité le FDC pour ses réussites sur le terrain, et notamment la démonstration de sa forte et fructueuse présence dans les campagnes du double scrutin législatif et municipal de février 2020. Le MPDR voit dans cette posture, la preuve d’une maturité évidente, à un moment où certaines formations prêchaient des voies sans issues et menaçaient de s’en prendre à la stabilité des institutions ainsi qu’à la sécurité des biens et des personnes, tout cela dans un discours martial et des propos de loin étrangers aux mœurs de convivialité de la majorité de nos compatriotes.

Le président du MPDR rappelle pour s’en féliciter et aussi afin que personne ne l’ignore, que le président du FDC, en tant qu’ancien responsable du syndicat estudiantin, représente un modèle de formation et d’enracinement de l’action publique, organisationnelle et sociale à la base. C’est la seule source, la seule voie saine et sûr, pour l’émergence des grands hommes politiques, surtout des politiques progressistes. Tout le reste, c’est-à-dire des vocations politiques subites, sans bases de formation et d’apprentissage de la mobilisation à partir de l’intérêt public, à partir des soucis des masses et de la vision collective, relève de la fumée, de la flagornerie voire de la feymania. Citez-nous quelle association, quel groupe communautaire, quel syndicat vous avez dirigé et comment vous l’avez dirigé, et nous vous dirons quel genre de politicien vous êtes.

Le MPDR et le FDC ont en outre réaffirmé leur attachement aux institutions républicaines et au respect des lois sans précondition. Le destin politique du pays ne saurait en aucune manière, dépendre du niveau de la violence secrétée ou rêvée par certains, ni des pantouflardes ainsi que des ambitions extraverties et irréalistes d’autres. La politique n’est pas un pèlerinage des hiboux de minuit, c’est un art complet de vision sociale et de projection du destin des gens. Le MPDR fait connaître de façon solennelle à l’opinion, qu’il ne pratique aucune discrimination dans ses contacts. La main est tendue à tout le monde, à toutes les formations politiques ainsi qu’à tous les leaders d’opinion de bonne foi, pour la quête du dialogue et de la réconciliation. Ceux qui continuent à chercher à connaître le sexe des anges, la coloration d’un futur gouvernement ou la date du décès de certaines personnalités de la république pour se décider, vont déchanter à jamais. Ils lisent mal le temps ou ne comprennent rien à la société camerounaise.

Le MPDR rappelle que dans cette optique, des demandes de rencontre ont été adressées en bonne et due forme à la plupart des formations actives et reconnues, mais que même le simple accusé de réception n’est pas revenu de certaines. Nous poursuivrons néanmoins avec insistance ces contacts et réitérerons nos demandes en tant que de besoin. Nous espérons que ceux qui se voient gouverner le pays en pratiquant l’ostracisme, reviendront vite à la raison. Quand on travaille pour le dialogue, on ne se décourage pas, on avance, on bouscule les murs de l’incompréhension, on ne regarde pas son amour propre, parce que la paix n’a pas de prix, et parce que le destin d’une nation est au-dessus de tous les égos. Le MPDR rappelle surtout que le dialogue, tant que c’est effectivement pour construire le pays et non pour le détruire, se fait et se fera nécessairement, absolument avec tout le monde, avec tous les acteurs, y compris ceux qui donnent des mots d’ordre criminels en se cachant dans l’obscurité, y compris ceux qui attisent la haine dans les réseaux sociaux.

1 – Sur la crise dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest Pour le MPDR, la position de tous les compatriotes effectivement épris de paix et de justice, ne saurait être autrement que de prêcher, de souhaiter et d’encourager tous les efforts menant à la paix. Il n’y a pas de place pour des spéculations sans fondements, comme par exemple s’agissant des apports externes pour réaliser la réconciliation entre les frères, les sœurs, les fils et les filles d’une même nation. Nous avons toujours prôné et continuerons de prôner le réalisme, l’honnêteté et la vérité comme premières conditionnalités pour sortir de cette crise. Le MPDR attire l’attention sur le fait que le coût de cette crise, est entrain de devenir insupportable, affectant tous les pans de l’économie nationale, anéantissant les efforts de nombreuses familles, et ruinant de multiples projets, sans parler des réticences des investisseurs. Les deux régions sont aujourd’hui complètement sinistrées. Presque toutes les entreprises et industries majeures ont fermé. Pour exemple, la CDC, première pourvoyeuse d’emplois du pays, près de vingt mille, est pratiquement à l’arrêt.

2 – Sur la problématique des négociations en elle-même Nous devons tous reconnaître aujourd’hui, que tout le monde ne souhaite pas vraiment la paix. Beaucoup de gens, des réseaux d’influence, des grands cadres, des grands commis masqués, des exilés et autres encore, militent pour le chao et activent des stratégies de désordre. Ces gens ne sont pas motivés par la recherche du bonheur de notre pays, mais simplement par la conquête du pouvoir que l’on souhaite ramasser à terre comme un fruit pourri Le MPDR fait observer que dans le principe, le Cameroun n’a pas plus de problèmes et n’est pas plus en crise que nombre d’autres pays. Mais, ceux qui devraient faire bouger les lignes, traînent les pieds ou jouent à attendre des ordres et des soutiens étrangers. C’est déplorable.

3 – La question de l’amnistie Le MPDR a pris acte de la question de l’amnistie évoquée par son éminence Cardinal Christian Tumi. Faut-il prendre au sérieux les injonctions faites au gouvernement dans ce sens, et croire aux anges qui cesseraient tout de suite les attaques des écoles et les destructions des infrastructures ? S’il y a des gages, alors, nous encourageons tout et tous, mais il faudra expliquer aux parents d’écolier assassinés, les motivations de tels crimes, et comment on en vient à oublier, à passer l’éponge, à tirer un trait dans l’histoire. Le MPDR souscrit par principe, à toute démarche consensuelle d’apaisement et par tous les moyens de même que par toutes les voies. Toutefois, il devrait être clair, que le gouvernement camerounais n’est pas le premier responsable de la violence, et par ailleurs que rien dans l’ordonnancement des institutions de la république, ne prédispose à la violence. Les interlocuteurs des acteurs invisibles doivent pouvoir les convaincre d’abandonner les voies de la violence pour se résoudre à s’asseoir autour d’une table. Il y a de ce fait, urgence d’une identification effective des acteurs des assassinats, des destructions, des menaces proférées contre des personnalités.

4 – Sur la forme de l’Etat Le MPDR martèle, que dès lors que la démarche du gouvernement, permet d’envisager des réformes importantes dans la pratique des rapports de gestion entre l’Etat et les citoyens, il y a lieu de se ranger à cette évolution positive. Les très prochaines élections régionales, nous offrent objectivement une telle occasion et il y a lieu de s’en féliciter. Par ailleurs, il ne saurait être question, de procéder à un renversement des institutions républicaines par la force, sous le prétexte de satisfaire les aspirations du peuple camerounais. C’est exclu, c’est dangereux, c’est inacceptable et potentiellement porteur d’un grand désordre.

5 – Sur la situation de la gestion du football Le sujet ne nous préoccuperait pas tant, si nous n’avions pas des échéances internationales en perspective. Le MPDR l’a dit et le répète, que le travail abattu par l’équipe actuelle de la FECAFOOT, nous semble très appréciable, honorable même. L’institution devrait pouvoir avoir les mains effectivement libres pour continuer de travailler dans le sens qui a déjà produit des résultats. Bien évidemment, le dialogue demeure indispensable pour rallier tous les acteurs, de façon à trouver un consensus définitif. Le MPDR regrette qu’une des figures les plus emblématiques de l’histoire de la construction, de la formation et de la stabilisation de nos valeureuses et glorieuses forces de défense, soit mêlée à ces désagréments sportifs.

Odile Pahai

Journaliste Web +(237) 699 91 54 64

Odile Pahai