Plusieurs acteurs du projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala ont consacré leur semaine à apporter des réponses aux préoccupations des citoyens à travers les journalistes. L’on apprend dès lors que les projections sont actuellement faites sur le raccordement de la Phase I à la Nationale 3 et l’achèvement des travaux de la section en cours.
C’est une équipe de responsables du MINTP (Ministère des Travaux Publics) et d’institutions impliquées dans le projet disposée à apporter des éclairages sur le projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala qui s’est rendue disponible ce 18 août 2020. Au cœur des échanges qui se sont tenus le long de l’itinéraire point kilométrique 00 – point kilométrique 60 où l’infrastructure relie déjà plusieurs départements du Centre. D’une manière globale, le projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala (phase 1, Yaoundé-Bibodi) enregistre un taux d’exécution physique de 91% pour une consommation des délais de 93.28%.
La date prévisionnelle de fin des travaux est fixée au 31 décembre 2020, même si l’entreprise a sollicité le Maître d’ouvrage pour une date entrevue au mois de mars 2021 en raison des impacts de la pandémie à Covid-19. Du parcours de l’ensemble du chantier fait ce jour, il ressort que les travaux routiers sont achevés sur les 40 premiers Kilomètres ; il reste à réaliser les travaux de signalisation et de protection des talus. Entre le point kilométrique 40 et le point kilométrique 60, les travaux de terrassement et de construction des Ouvrages sont en cours d’exécution, avec un avancement de 92,42% soit la majeure partie du travail sur cette section effectuée. Actuellement, 432 employés dont 261 nationaux (60.42%) et 171(39.58%) expatriés sont présents sur le chantier.
Pour ce qui est du matériel, 653 engins et matériels dont 278 en activité, 374 garés et 01engin en panne ont été dénombrés. Les travaux sont exécutés par l’entreprise China First Highway Engineering Company Ltd (CFHEC), sous le contrôle technique du Groupement Scet-Tunisie/Louis-Berger et Géotechnique du Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE). L’enveloppe globale des travaux est de 284 000 000 000 Hors Taxes (soit 338 670 000 000 TTC). Le projet est financé par EXIMBANK CHINA à hauteur de 85% en US Dollars du Montant Hors Taxes et l’État du Cameroun à hauteur de 15% du Montant Hors Taxes + TVA + Droit Douane + Impôts + Taxes.
L’avancement financier du projet est de l’ordre de 87.51 %, soit 248.55 milliards pour un décaissement d’environ 202.274 milliards (y compris l’avance de démarrage). S’agissant des payements de l’entreprise, les décomptes N°31-N°43, la somme de fonds de contrepartie ont été payés en avril 2020. Les décomptes N°44 à 46 ont quant à eux été payés en juin 2020. Pour les décomptes N°29, N°31-N°46, la somme en dollars non payée par EXIM-Bank atteint 77 913 850 USD, soit 38 956 924 974 FCFA. Le décompte N°47 du 26/04-25/05/2020 est en cours de paiement à la CAA. La part FCP s’élève à 1 785 478 045 FCFA.
Pour ce qui est des payements de la Mission de Contrôle, les décomptes N°38 (avril 2019) à N°40 (juin 2019) ont été payés en avril 2020. Les décomptes 41 à 50 sont au niveau de la CAA. Le montant des impayés s’élève à 789 971 784 FCFA (NAM), soit 971 176 652 FCFA TTC. Le paiement de ces décomptes est assujettie à la signature de l’avenant N°3 ayant reçu l’avis favorable de la commission en date du 09 juillet 2020. L’assistant géotechnique à la maîtrise d’ouvrage a quant à lui des impayés qui s’élèvent à 98 930754 FCFA TTC (Décompte N°21 du 01/11/2019 au 28/02/2020). L’entreprise a précisé que les payements Eximbank sont assujettis aux payements des fonds de contrepartie par la partie camerounaise.
La libération des emprises aura captivé l’attention avec notamment les retards accusés dans l’exécution des travaux depuis le démarrage du projet. La mission de contrôle et l’entreprise ont à cet effet précisé que les retards cumulés liés à la non libération des emprises atteignent trois ans. Du point kilométrique 00 au point kilométrique 40, l’emprise est totalement libérée. Toutefois les réclamations formulées par les populations entre PK20 et 40 ont été traitées par la commission compétente. Le décret complémentaire reste attendu. Du point kilométrique 40 au point kilométrique 60, l’emprise a été libérée le 02 février 2019, même si des tombes et des maisons de construction existent à certains endroits. Actuellement, la commission régionale est sur le terrain pour l’évaluation des biens situés sur l’emprise des zones d’extensions et les voies de rétablissement et de raccordement.
Simon Pierre Mbousnoum, Directeur des Investissements routiers est revenu sur les caractéristiques adoptées l’autoroute Yaoundé-Douala et a précisé que le profil en travers type pour la section courante est de 2X2 voies extensibles vers l’intérieur ultérieurement si le trafic l’exige, à 2X3 voies. De manière plus précise le profil en travers présente les caractéristiques ci-après :
- deux chaussées de 7,50 m de largeur chacune ;
- deux bandes d'arrêt d'urgences de 3,00 m de largeur ;
- deux bandes dérasées de gauche (BDG) de 1,00 m de largeur chacune ;
- une bande médiane de 8,50 m entre les BDG ; une berme côté extérieur de 0,50 m de largeur ;
- un arrondi de talus de 0,50 m de largeur en remblai ou un dispositif de drainage en déblai.
Pour l’élargissement ultérieur de la chaussée, la troisième voie sera obtenue par élargissement des BDG existantes sur une largeur de 2,75 m. Le nouveau terre-plein central (TPC) sera alors constitué de deux BDG de 1,00 m de largeur (à créer) et d'une bande médiane de 1,00 m. Pour la connexion des autoroutes avec les autres routes, des bretelles d’accès ou nœud, à grande vitesse (au moins 90 Km/h) seront aménagés. Pour les dessertes des différentes villes, des diffuseurs de type trompète, qui sont les mieux adaptées seront aménagés. Le profil en travers aura une chaussée de 3,5 m pour les voies unidirectionnelles et une chaussée de 7 m (une voie de 3,5 m par sens) pour les voies bidirectionnelles. Par ailleurs, le tracé projeté des autoroutes interceptera le réseau d’infrastructure existant.
La question de la fonctionnalité de cette première phase a en outre été abordée. Il ressorts à cet effet qu’il est indispensable de réaliser certains travaux de raccordement pour permettre la mise en exploitation de cette section autoroutière. Une étude de faisabilité a été réalisée en ce sens par l’entreprise et prend en compte les travaux suivants : le raccordement au réseau urbain de la ville de Yaoundé par M