Cameroun : Biens saisis d’Atangana Kouna : Les fonds existent-ils toujours dans les comptes bancaires ?
C’est la lancinante question que se posent dorénavant certains observateurs surtout quand on se rend à l’évidence que le mi-nistre d’Etat, Garde des Sceaux, Laurent Esso, s’obstine àignorer toutes les « hautes instructions » du président de la République de libérer les biens saisis de Basile Atangana Kouna.
Par Boris Armelle Mbock
Paru dans LA NOUVELLE N° 750 du lundi 15 avril 2024
Pour Dieu sait quelle raison, qu’est-ce qui peut réellement expliquer le refus d’obtempérer les « hautes instructions » du président quand ce dernier, à maintes reprises, n’a pas eu de cesse de demander au ministre d’Etat, Laurent Esso, de libérer les comptes de Basile Atangana Kouna ? Alors question : que reste-t-il pour ne pas donner foi à ceux des plus soupçonneux qui vont aujourd’hui jusqu’àpenser que les fonds saisis auraient disparu…
Sous-entendu : les fonds saisis existent-ils toujours dans les différents comptes en banque ? L’omerta étant la règle, les banques où sont domiciliés les différents comptes saisis, n’ont pas pu répondre à nos lancinantes questions. A peine quelques borborygmes diffus et inaudibles, quelques gargouillis à peine audibles pour exprimer un embarras de nous rapprocher de la greffe du Tribunal criminel spécial (Tcs), où l’on redoute le même silence sépulcral sur le sujet.
Mais on a beau s’efforcer de conserver une moue sereine face à ce double silence des banques et des greffiers, les mêmes ques-tions persistent. De quoi susciter les lazzis et les conjectures d’épiciers les plus invraisemblables, entendus çà et là, sous les chaumières, à propos de ces fonds saisis de Basile Atangana Kouna.En guise de rappel, libéré à la faveur de l’arrêt des poursuites judiciaires, suite au paiement intégral du corps du délit, Basile Atangana Kouna voit toujours ses comptes bancaires et autres biens immobiliers résolument et mystérieusementsous-main de justice.
Malgré les persistantes hautes instructions du président de la République. Et ce, malgré les récurrentes et persistantes instructions du président de la République. Curieusement, c’est l’imprécateur menteur Boris Bertolt qui a publié il y a de cela quelques temps un document officiel censé être confidentiel.
A savoir, la correspondance du ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République adressée le 23 janvier 2024 au ministre d’Etat, ministre de la Justice Garde des Sceaux. Ce qui, aux yeux de nombreux observateurs confirment à suffisance tous ces soupçons d’intelligence murmurés en haut-lieu, entre ce lanceur d’alertes corrompu et le clan Laurent Esso.
En date du 23 janvier 2024, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand ngoh ngoh a adressé une correspondance au ministre de la Justice, Laurent Esso, une demande de « levée des saisies sur les comptes et les biens de Basile Atangana Kouna », peut-on lire dans ladite correspondance du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République qui bénéficie officiellement depuis des années, de la délégation de signature du président de la République. Seulement Laurent Esso ne semble faire qu’à sa tête parce qu’il attend, croit-on savoir, que le président de la Républiquelui donne ces instructions en personne. Si cela est avéré, ce serait tout simplement étonnant et étrange pour un vieux haut commis d’Etat qui a été plus d’une fois secrétaire général de la présidence de la République et qui avait bénéficié des mêmes prérogatives.
RANCUNE TENACE
Selon nos sources, la énième correspondance du ministre d’Etat, secrétaire général de la présidence de la République au Garde des Sceaux n’est ni la première, ni la dernière. A en croire nos sources, le président aurait une fois de plus donné des instructions que les biens saisis de l’ancien Minee soient libérés afin de lui permettre d’organiser efficacement et dignement les obsèques de son fils Hervé Patrick Atangana Kouna, décédé récemment. Laurent Esso n’a pas daigné bouger le petit doigt. Résultat des courses : Basile Atangana n’a pas pu voir son fils conduit à sa dernière demeure le week-end dernier, malgré toutes les persistantes « hautes instructions » du président Paul Biya.
Comble de cynisme : au lieu d’exécuter la volonté présidentielle, Laurent Esso aurait plutôt préféré laisser prospérer dansson entourage l’instrumentalisation de Boris Bertolt, afin que ce sniper libertin jette cyniquement en pâture dans l’opinion un parent abattu et aujourd’hui très éploré par la disparition de son fils qu’il n’a pas pu voir conduire à sa dernière demeure samedi dernier.
Et pourtant, soupçonné de détournement de deniers publics pour un montant de 3 145 000 000 Fcfa, Basile Atangana Kouna avait été renvoyé par devant le Tribunal criminel spécial (Tcs), par ordonnance du 17 septembre 2019, pour répondre de ces faits. Seulement, au cours de l’enquête préliminaire, ses biensmeubles et autres effets immobiliers ont été saisis. Ses comptes bancaires aussi.
Le tout au titre de mesures conservatoires, en vue de leur confiscation à la fin du procès. Sauf qu’au cours de la procédure, l’ancien Minee s’est librement offert derestituer le corps du délit, constitué du montant qui lui était reproché d’avoir retenu frauduleusement. L’offre de remboursement ayant été acceptée, sa liberté retrouvée le 29 juillet 2022, l’on s’attendait à ce que, de manière automatique, tous ses biens qui étaient restés jusque-là sous-main de justice, lui soient restitués.
Mais Laurent Esso, on ne sait mû par quelle rancune tenace, a délibérément choisi de ne pas leverla saisie desdits biens. Au point de fermer les yeux face à l’application de la loi et de rester étrangement muet et sourd face aux hautes instructions du président de la République.Une chose reste claire dans ce dossier : le maintien sous-main de justice des biens etcomptes bancaires de Basile Atangana Kouna est illégal et surtout contraire aux règles et principes juridiques.
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06.12 | 17:52
Initiative à encourager. Merci et bravo aux promoteurs du mouvement 👏👏