Cameroun - Sénatoriale 2023 : Le RDPC en front office dans localité de Mbéré dans l’Adamaoua
Sur les 654 grands électeurs inscrits dans la Région de l’Adamaoua, 653 ont accompli leur devoir de citoyen le 12 mars 2023. Les joutes électorales auront tenu leurs promesses dans cette région, confirmant ainsi son statut de vitrine de la Démocratie électorale au Cameroun. La campagne fut dense, intense et épique.Le suspens aura été comme attendu jusqu’à la dernière minute.
Le professionnalisme d'Elections Cameroon (ELECAM) aura permisle déroulement d’une élection libre et transparente dans cette partie du pays. De mémoire, au lendemain des élections régionales, la flamme du Rassemblement Démocratique pour le Peuple Camerounais (RDPC) avait perdu de son incandescence après une défaite qui en plus de la Présidence du Conseil régional octroyait 56 Conseillers Régionaux (CR) à l’Union pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), contre 14 pour le RDPC. Ce renfort de CR côté UNDP modifiait fortement la configuration des grands électeurs.
Ainsi, à la veille des votes hors mis les électeurs du commandement traditionnel, le RDPC présentait 321 Grands Electeurs (G.E) contre 308 G.E issus de l’UNDP, 02 de Univers et 04 du PCRN. La situation initiale aurait été davantage critique si l’UNDP n’était handicapé par la présence des cumulards qui, de ce fait, n’avaient droit qu’à un seul vote. En tout état de cause, cette différence des grands électeurs issus des partis (ceci toujours à l’exception des électeurs issus du commandement traditionnel) ne concédait d’emblée la majorité absolue à aucune des deux formations, tant on se souvient qu’avec une avance de 40 G.E aux régionales, le RDPC avait dû revoir ses ambitions.
Puisque la circonscription électorale est régionale et les bureaux de votes sont dans les chefs-lieux de Département, on peut observer cette répartition des Conseillers Municipaux (CM) par Départements par ordre décroissant : la Vina avec 218 C.M ; le Mbéré avec 116 CM ; le Faro et Deo avec 100 CM ; le Mayo Banyo avec 97 CM ; et le Djerem avec 66 CM. Pour mieux saisir les enjeux par Département, on peut visiter les écarts qui existent entre les nombres des CM des deux formations en lice. Et là, un glissement s’opère dans le premier ordre présenté. C’est le Mbéré qui vient très largement en tête avec + 100 G.E en faveur du RDPC, suivi du Mayo-Banyo : +15, toujours en faveur du RDPC, et la donne s’inverse : le Faro et Deo vient avec +50 en faveur de l’UNDP ; la Vina : + 20 en faveur de l’UNDP enfin, le Djerem : + 4 en faveur de l’UNDP.
Une question s’impose d’ores et déjà en toute logique : d’où vient -il que des personnes déclarées artisanes de la victoire d’aujourd’hui sortent des Départements disposant des plus faibles écarts de CM entre le RDPC et l’UNDP, quand ils ne sont pas simplement minoritaires doublés encore en petit nombre de CM ? La question s’impose et se pose davantage avec acuité en ce sens que, ce très faible écart résulte des défaites cumulées par le RDPC dans ces localités aux Municipales et aux Régionales.
S’il fallait définir brièvement une matrice SWOT, la Vina, le Faro et Deo, et le Djerem se distribueraient dans les cases « menaces » et « faiblesses », tandis que le Mayo-Banyo serait à la case « opportunités» et le Mbéré à la case « forces ». La matrice aurait joué sans doute comme un devin en ceci que si le vote du Mayo-Banyo a été le contrepoids aux assauts de l’UNDP, les suffrages du Mbéré ont mis tout le monde d’accord ! A l’entame donc, le fort effectif des grands électeurs dans le Mbéré est non seulement l’expression de la vitalité très ardente et dissuasive du RDPC dans la Région, mais il est en lui-même la pierre angulaire sur laquelle le Parti des flammes se déploiera tous azimuts. Mais ce fort effectif dans le Mbéré était contrebalancé par les données des autres Départements dont plusieurs accusent des défaites récurrentes face à l’UNDP.
Le traumatisme des brûlures des élections régionales où, malgré le fait qu’ellesaientaffichées un avantage de 40 G.E issus de ses rangs, le RDPC avait dû se plier à un verdict des urnes « irrationnel », véritable trouble-fête qui invitait à garder ses rangs serrés, à capter les votes en face et à éviter les votes « irrationnels » fondés sur des abus de la religion et autres.Les joutes électorales si bien engagées vont se dénouer en des séquences très palpitantes. L’UNDP se paye d’abord une confortable avance dans la Vina avec 30 suffrages d’avance.
Le Djerem essaye de sauver les meubles, mais là-bas même l’UNDP remporte avec une voix de plus. Le « score des grands » comme on dit : 1-0. Le Faro et deo vient aggraver le score en faveur de l’UNDP avec un avantage de 33 suffrages supplémentaires.À ce moment, le RDPC est mené de 64 voix. Harassé, le Mayo-Banyo tente une sortie avec ses 20 suffrages supplémentaires en faveur du RDPC, rien n’y fait, le RDPC est toujours mené de 44 suffrages en faveur de l’UNDP. C’est alors que tout semble peser et emballer que le Mbéré s’impose avec ses 92 suffrages en faveur du RDPC, l’UNDP est échec et mat, victoire et majorité absolue !
Au finish, le RDPC remporte les sénatoriales sur un score de 53, 83% en valeurs relatives pour 337 suffrages valablement exprimées en sa faveur contre 46,17% et 289 voix valablement exprimées en faveur de l’UNDP. La victoire à la majorité absolue du RDPC écarte même l’UNDP du partage des sièges. Voilà qui est bien et qui aurait tout bien bouclé. Mais l’actualité post-électorale invite à l’analyse, et rien de mieux que les chiffres pour nous édifier. Le RDPC peut se féliciter d’un triomphe, d’une véritable victoire à l’arrachée grâce au Département du Mbéré.
En effet les choses étaient plutôt tant et si bien mal engagées que l’on redoutait la santé de ceux ayant anticipé dans les réjouissances. Juste une parenthèse avant de continuer. Lors des élections, les abstentions sont aux élections ce que le temps additionnel est au football.Après coup, on croit que cela a joué en défaveur du vaincu, mais en réalité, cela joue à la fois pour et contre tout le monde. Et du fait qu’on se dise que cela joue en défaveur du vaincu, on a tendance à croire que les abstentions sont issues du camp des vaincus, ce que rien ne saurait justifier surtout considérant le secret du vote.
Les abstentions pénalisent tout le monde.Avec un taux de participation de 99,85 %, les élections sénatoriales ont été donc très courues. Ce taux est à son pic maximum dans tous les quatre Départements de la Région de vote. Seule la Vina enregistre une abstention. Les suffrages sont valablement exprimés à 100% une fois de plus dans les seuls Départements du Mbéré et du Mayo-Banyo. La Vina est au sommet des bulletins nuls avec 17 suffrages à blanc, suivi du Faro et Deo qui accuse 8 votes à blanc et enfin le Djerem qui se paye le luxe de 2 votes nuls.
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