Cameroun - Economie Numérique : "La digitalisation est un outil indispensable à l'essor de l'assurance"

Numériser les différentes plateformes des structures privées et publiques demeure parmi les grands défis de l'Afrique. Les assurances intègrent peu à peu cette faculté de pouvoir disposer de ces outils liés à la digitalisation. Styve Tchachuang administrateur Directeur général de Les Mutuelles Réunies (LMR), une assurance camerounaise qui ne cesse de faire des preuves dans ce domaine des télécommunications, a bien voulu se prêter au jeu de questions-réponses avec la rédaction de Récapinfos.

Le secteur des assurances au Cameroun est en pleine modernisation avec la digitalisation des services. Comment vous appréciez cette évolution ?

Styve Tchachuang : La digitalisation apparait aujourd’hui comme un outil indispensable à l’essor de l’assurance dans la mesure où elle permet d’améliorer les processus et les méthodes de travail grâce à des solutions digitales, entrainant ainsi un meilleur traitement de l’information, et donc un meilleur service aux consommateurs. Le secteur des assurances au Cameroun a fait son entrée depuis peu dans la transformation digitale avec les récentes réformes liées aux assurances automobiles (portées par l’ASAC et la tutelle) exigeant désormais la souscription des polices d’assurances en ligne pour les catégories 4A et 4B (ie Pool TPV), et aussi la centralisation de l’ensemble des autres catégories, tout ceci à travers une plateforme dédiée. L’objectif principal consiste à annihiler les pratiques de sous-tarification présentes dans le marché. Je suis enthousiasmé de cette transformation qui s’opère et qui améliorera à coup sûr l’image des assureurs auprès des assurés.

Quelle est votre regard sur la souscription en ligne des polices d’assurances engagée par les institutions dans le secteur ?

Styve Tchachuang : Depuis bien longtemps, Les Mutuelles réunies (LMR) offre la possibilité de souscrire les polices d’assurances en ligne à travers son réseau direct. Cette action est accompagnée par la mise en place du service LIRA (livraison rapide d’assurance), avec le concours de coursiers qui remettent en mains propres les polices d’assurance aux clients, peu importe le lieu où ils se trouvent. Aussi, les nouvelles dispositions prises au Cameroun, et donnant la possibilité aux assureurs d’effectuer les souscriptions online, sont accueillies avec enthousiasme. Nous pourrons donc désormais avant toute chose distinguer les Assureurs (avec grand A), des assureurs. Pourquoi je le dis : durant plusieurs années, l’assurance automobile a connu une guerre de prix, et les meilleurs assureurs étaient ceux qui proposaient le prix le plus bas. Ceci était dû au fait que les assurés par le passé ne souscrivaient à leurs polices d’assurance dans le seul but d’échapper aux contrôles des forces de maintien de l’ordre, détournant ainsi l’objet même de la couverture d’assurance. Deuxièmement, tous les assureurs sont aujourd’hui tenus de travailler leur image de marque, de respecter leurs engagements, et d’indemniser les sinistres. Ceci aura pour effet de ramener les assurés à croire en leur assureur, à condition qu’une communication stratégique et agressive soit parallèlement menée auprès du grand public. Troisièmement enfin, le client sera réellement le roi, car le tarif ne sera plus le facteur-clé du choix de son assureur ; au contraire c’est le service qui sera primordial à travers la créativité, l’ingéniosité, la concurrence positive, et la digitalisation.

Le digital est un chemin/outil incontournable dans le développement du marché des assurances. Comment entrevoyez-vous ce processus au sein de LMR ?

Styve Tchachuang : LMR a pris le pas depuis bientôt une décennie. Nous avons pu construire au fil de ces années, une présence marquée sur les réseaux sociaux, par le canal de la création et l’animation de nos pages sociales Facebook, LinkedIn, Twitter, une chaine YouTube et un site Web. Les assurés veulent bénéficier d’un service de proximité qui soit accessible et fluide, quoi de mieux que les solutions digitales de nos jours, pour rendre l’information accessible et pour connecter tous les utilisateurs partout dans le monde ? Au sein de LMR, la digitalisation apparait donc aujourd’hui comme un atout véritable, tant sur le plan interne (personnel), que sur le plan externe (assurés). En ce qui concerne le personnel, il est avéré qu’aucune transformation ne peut s’opérer sans l’appropriation de l’équipe, qui est en fait le 01er groupe à convaincre de la pertinence de l’action à mener. Ceci implique la mise en place d’un plan d’accompagnement qui est toujours en cours de suivi, le changement prend du temps et ne peut s’opérer en un claquement de doigts. Pour ce qui est des assurés, il est indispensable de répondre à leurs besoins réels en fonction de la classe sociale, de l’âge, et de la réalité propre à chacun d’eux, afin de leur adresser une offre digitale adaptée. Enfin dans le même ordre d’idées, ne vivant pas en autarcie dans notre environnement, nous souhaitons que la corporation à laquelle nous appartenons (APCAR : Association Professionnelle des Courtiers d’Assurances et de Réassurances) puisse travailler de concert avec les membres, sur une offre portée par l’ensemble des courtiers, leur permettant ainsi de s’exprimer d’une seule voix auprès des assurés.

L’on reproche au secteur des assurances une propension à faire du chiffre peu importe les méthodes (fraude, concurrence déloyale, sous tarification). Quelles sont les usages au sien de LMR pour s’en tenir à la règlementation en vigueur ?

Styve Tchachuang :  Le secteur des assurances est soumis à une règlementation claire et stricte, et tous les contrevenants s’exposent aux sanctions prévues à cet effet. LMR prend les dispositions nécessaires au sein de son réseau pour ne pas être en marge de cette réglementation, à travers les formations régulières de son réseau de distribution, ainsi que des systèmes de contrôles internes périodiques. Depuis le 1er mai, l’identité de ceux qui sont en marge du système est connue. LMR a pris soin d’investiguer et de mettre à disposition de l’ASAC, de la tutelle et des compagnies partenaires, les preuves de cette affirmation. Nous attendons donc.

Quel regard portez-vous sur l’assurance de demain au moment où le train de la modernité gagne de plus en plus les activités humaines ?

Styve Tchachuang : Au vu du chemin parcouru depuis le prêt à la grosse aventure*, en passant par l’incendie de Londres en 1666*, jusqu’à nos jours, il va sans dire que l’assurance a encore de beaux jours. L’adaptation et l’innovation sont les maitres-mots pour le futur, et s’inscrivent en droite ligne avec la notion de modernité. Je reste par ailleurs convaincu qu’avec la génération qui est plus jeune, les habitudes de consommation évoluent avec l’air du temps, l’assurance d’hier ne sera forcément pas l’assurance de demain. Il est important de rappeler que le taux de pénétration de l’assurance en Afrique est en-dessous de 05% et davantage moindre au Cameroun. Une solution pourrait être le digital, mais surtout pas le digital pour le digital parce que c’est tendance, mais le digital adapté aux réalités du marché camerounais dans lequel nous évoluons. A titre de rappel, le prêt à la grosse aventure, c’est ce type de prêt, connu essentiellement à partir du IVe siècle av. JC peut éventuellement permettre à l'emprunteur de compenser la faiblesse de son capital propre (en général, la somme empruntée ne porte que sur une part des marchandises embarquées), mais il est avant tout envisagé comme une assurance contre le risque de naufrage. Dans ce cas en effet, un marchand qui aurait financé lui-même l'ensemble du voyage perdrait à la fois le navire et sa cargaison. Le prêt à la grosse aventure permet de faire supporter à un tiers, le prêteur, l'exposition sur la valeur de la marchandise. En cas de naufrage, le prêteur perd sa mise, y compris l'intérêt. Le grand incendie de Londres quant à lui est un violent incendie qui ravage le centre de la ville de Londres du dimanche 2 septembre au mercredi 5 septembre 1666. Les dégâts ont été considérables et c’est sans doute ce qui a motivé deux années plus tard le docteur Nicholas Barbon à créer le « Fire Office ». C’est donc l’apparition de l’assurance contre les incendies.

Derniers commentaires

06.12 | 17:52

Initiative à encourager. Merci et bravo aux promoteurs du mouvement 👏👏

03.12 | 09:31

Buenas tardes, encantado de saludarte. Soy Jose
Quería escribirte porque me ha parecido interesante comentar contigo la posibilidad de que tu negocio aparezca cada mes en periódicos digitales como not

30.11 | 11:53

Bonjour Mme et toutes mes félicitations,
Je suis à Douala, je suis à la recherche de votre tisane. Avez-vous une représentation à Douala. Sinon comment faire pour avoir régulièrement votre produit.

28.11 | 21:45

Vive la folie de la littérature

Partagez cette page